Presentation

Description :

D'après la norme Iso 8402, la traçabilité est l'aptitude à retrouver l'historique ou la localisation d'un article ou d'une activité [ ...] au moyen d'une identification enregistrée. Il s'agit de pouvoir localiser un objet ou composant à tout moment du processus de production ou de distribution, et de pouvoir a posteriori reconstruire le parcours de chaque objet ou de chacun de ses composants les plus importants.

Dans les secteurs alimentaires et pharmaceutiques, la traçabilité est obligatoire réglementairement. Elle se développe pour des raisons de maîtrise de la qualité et de la chaîne logistique dans des domaines industriels tels que l'automobile, l'aéronautique, le textile et, d'une manière plus générale, les industries manufacturières.

Pour les industriels, les motivations sont d'ordre réglementaire mais aussi commercial. Suite aux différentes crises (dans le domaine alimentaire notamment : ESB, listéria ...), la demande de la part des consommateurs en terme de traçabilité est de plus en plus forte. Elle est à mettre en relation avec leur quête d'authenticité. La mise en place de la traçabilité alimentaire permet de valoriser des produits de niche (produits biologiques, produits « terroir », produits garantis sans OGM, sans allergène). Dans ce domaine, la France est susceptible d'apporter une « dotation culturelle » riche.

Par ailleurs, la traçabilité permet, au-delà du lien de confiance établi avec le consommateur, de valoriser la chaîne de production et de distribution du produit. Elle apporte de la valeur ajoutée au produit.

Enfin, la traçabilité est devenue un élément clé de la gestion de la chaîne logistique, de la production à la distribution, et du suivi de la qualité des objets industriels.

Les moyens techniques mis en place pour satisfaire les exigences réglementaires dans ce domaine sont variés :

  • mise en place d'un étiquetage pertinent ;
  • technologies RFID (pour « identification par Radiofréquence ») ;
  • systèmes de mesure ;
  • techniques de marquage moléculaire ;
  • techniques de marquage biologique ;
  • marquage issu d'un processus chaotique ...

Les technologies de gestion de base de données (relationnelles, distribuées) sont un des éléments clés à maîtriser pour résoudre les problèmes de traçabilité. L'ensemble de ces techniques a vu le jour suite aux progrès concomitants de plusieurs disciplines : la génomique, la microélectronique, les mathématiques, l'informatique. Les recherches sont à poursuivre pour trouver une réponse technique adaptée à chaque type de produit.

 

Enjeux, Impact :

La traçabilité doit répondre aux exigences accrues des consommateurs et des règlements européens. Les enjeux de la maîtrise de cette technologie sont de trois ordres :

  • il s'agit d'un réel élément de différenciation marketing car la demande d'informations de la part des consommateurs est très forte. Les données recueillies lors d'un sondage commandé par la Commission européenne et l'Office de lutte antifraudes (Olaf) illustrent ces propos : pour 46 % des personnes interrogées (56 % en France), la fraude et la tricherie mettant en jeu la sécurité alimentaire sont le 2e sujet d'inquiétude. La diversification des origines des produits, résultant de la mondialisation des échanges, n'a fait qu'ajouter une source d'inquiétude supplémentaire, dans la mesure où se crée une certaine « distance » avec l'origine du produit et où la contrefaçon se généralise dans tous les secteurs. Par ailleurs, la qualité et l'authenticité représentent 75 % des motivations d'achat des consommateurs français (Crédoc, Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie  – 2003) ;
  • il s'agit de répondre aux exigences réglementaires. Depuis le 1er janvier 2005, la traçabilité des produits est obligatoire dans l'agroalimentaire (règlement 178/2202, applicable au niveau communautaire). Les industries agroalimentaires ont obligation d'investir dans de nouveaux processus pour favoriser la transparence et rendre l'information accessible ;
  • il s'agit, enfin, de faciliter la gestion de la chaîne logistique (supply chain), afin de permettre d'une part un suivi strict de la qualité du produit, d'autre part une gestion fine des stocks de pièces détachées et sous-systèmes. Par ailleurs, en cas de défaillance d'un système ou de problème sanitaire, les industriels doivent pouvoir reconstruire le parcours complet de l'objet en question et de ses composants.